Librairie A. B.
Un livre abandonné à l’arrière d’un taxi. Le chauffeur amnésique, Pierre-Jean Kauffmann le laissera dormir quelques années sur ses étagères avant de lire l’histoire d’Abel Romero, héro du roman de Roberto Bolaño Étoile Distante et de découvrir un morceau de papier coincé entre les dernières pages portant le nom et l’adresse de son héro.
Kauffmann tente alors sa chance et décide de lui écrire. Le réel rejoint alors la fiction quand, quelques jours plus tard, il reçoit une réponse de Romero, ancien flic et grand admirateur de Javert, très étonné de se retrouver au milieu d’une intrigue littéraire plus vraie que nature. Ils entament alors une correspondance pour comprendre le lien qui existe entre l’ancien policier et l’écrivain. Alors que Romero se lance sur les traces de l’auteur chilien, Kauffmann enquête sur son passé et essaie de rassembler le puzzle de sa mémoire, de traquer son minotaure et ses parts d’ombre.
Ce passionnant roman épistolaire mené tambour battant par Éric Bonnargent et Gilles Marchand nous balade entre Paris, Barcelone et Ciudad Juarez. Le lecteur ressent une réelle complicité entre les auteurs, ce qui rend cette correspondance authentique, crédible et juste jusqu’à la fin. L’enquête est menée au cœur même de l’œuvre de Bolaño, véritable traque littéraire remplie d’imposteurs et de faux semblants.
Réflexion sur l’écriture et la littérature, plongée dans l’histoire sombre du Chili et du Mexique et formidable roman sur la recherche des racines, Le Roman de Bolaño déroute par ses jeux de miroirs et ses mises en abyme mais s’avale d’un trait comme un shot de tequila.
Une seule envie après avoir tourné la dernière page et lu la dernière lettre : découvrir l’œuvre de Roberto Bolaño. Prochaine étape : Étoile distante et 2666, les deux romans sont désormais dans la liste de mes futures lectures… Merci Messieurs !