Nouvelles asiatiques
Arthur de Gobineau
Préface de Richard Labévière
Du Caucase à l’Afghanistan, en passant par la Perse et l’Azerbaïdjan, Arthur de Gobineau a rapporté de ses nombreux voyages ces six nouvelles, emplies de magie, de folles passions et de sanglantes querelles, où se croisent tour à tour des danseuses envoûtantes, de mystérieux derviches, des officiers turcomans, des amants éperdus… Les Nouvelles asiatiques, qui souvent évoquent l’univers des Mille et une nuits, sont considérées comme l’une des œuvres littéraires majeures de l’écrivain diplomate.
Joseph Arthur de Gobineau (1816-1882) étudie très tôt les langues et cultures orientales. En 1937, il se rend à Paris et, sans fortune, travaille à la Compagnie du gaz, aux Postes et écrit des articles et romans-feuilletons pour divers journaux dont La Revue des Deux Mondes et La Quotidienne. Il est remarqué par Tocqueville et devient son chef de cabinet en 1849, lorsque celui-ci est nommé ministre des Affaires étrangères. Il débute alors une carrière diplomatique qu’il ne quittera plus. Nommé successivement en Allemagne, en Iran, en Grèce, au Brésil, en Suède, il meurt à Turin le 13 octobre 1882.
Amélie La Cozannet, Les Lettres françaises
Ce qui frappe dans l’Orient de Gobineau, et la préface le souligne avec pertinence, c’est qu’il est à la fois merveilleux et matériel…
Pas de ces soieries et de ce luxe à profusion qui firent rêver le XVIIIe siècle : l’Orient de Gobineau n’est pas celui du fantasme occidental. L’imaginaire n’est pas sollicité par un exotisme bon marché mais par la véritable présence de l’Orient. Le merveilleux de Gobineau, c’est celui du voyage, qui fait rencontrer l’Autre et impose tout à coup sa présence : c’est le ménage crasseux de Bibi-Djânem, entre eau-de-vie, chansons et coups de pantoufle, c’est ce muletier qui affirme que, dans un monde de voleurs, seule l’honnêteté des muletiers assure la possibilité du commerce, c’est la guerre contre les Turcomans (une guerre où l’on manque de poudre, les généraux l’ont vendue), c’est cette danseuse qui n’a vécu que pour retrouver le seul membre vivant de sa famille tout en le méprisant. Les destins racontés ne sont en rien ordinaires et donnent cependant l’impression d’avoir été pris sur le vif tant ils ont la puissance du vécu. Présence de l’Orient au-delà du mirage de l’Orient : il était temps que les Nouvelles asiatiques de Gobineau retrouvassent des lecteurs.
ISBN : 9782916136097
Collection : La Grande Collection
Domaine : Littérature française
Période : XIXe siècle
Pages : 528
Parution : 2 novembre 2007