Les Cavaliers des canyons
Zane Grey
Préface de Michal Peprnik • Traduction de l’anglais (États-Unis) de Anne-Sylvie Homassel
1871, au cœur des canyons du Far West : Jane Withersteen, jeune Mormone héritière d’un vaste ranch, lutte pour préserver son indépendance face à l’intolérance et à la convoitise de ses coreligionnaires. Jusqu’à ce que survienne Lassiter, un cavalier vêtu de noir, que sa sinistre réputation précède…
Sans conteste le roman le plus connu de l’écrivain Zane Grey (1872-1939), Les Cavaliers des canyons, un classique de la littérature américaine, a été adapté à plusieurs reprises au cinéma et est considéré comme le premier western littéraire. Il s’y déploie, dans la beauté grandiose des paysages de l’Ouest américain, un souffle romanesque rare qui bouleverse les destins et met à mal les conventions.
Né à Zanesville, dans l’Ohio, en 1872, Zane Grey passe une bonne partie de son enfance à cultiver ses deux passions, la pêche et l’écriture (il était grand lecteur de romans d’aventures). Excellent joueur de baseball, il doit cependant se résigner à devenir dentiste, comme son père. Marié en 1905 à Dolly Roth, il se consacre enfin pleinement à l’écriture grâce à l’assistance financière de sa femme. Après quelques échecs (ses quatre premiers romans sont refusés), il connaît la célébrité avec The Heritage of the Desert (1910) et surtout avec Les Cavaliers des canyons (1912), son plus grand succès, et l’un des westerns souvent défini comme le « plus populaire de tous les temps ». Suit une carrière d’une extraordinaire productivité – quatre-vingt-dix livres, dont une partie sera publiée à titre posthume : pour l’essentiel, des westerns, mais aussi des livres sur la chasse, la pêche et le baseball. Globe-trotter et pêcheur acharné, mari infidèle, âme tourmentée, l’écrivain prolifique meurt en octobre 1939 en Californie.
Grey est une source constante d’inspiration pour l’industrie cinématographique : ont été tirés de ses romans plus d’une centaine de films – Les Cavaliers des canyons ont donné naissance à cinq films entre 1918 et 1996.
Hubert Prolongeau, Télérama
Trois raisons de (re)lire… Zane Grey, grande plume du western
Maître légendaire du western, auteur d’une centaine d’ouvrages dont seulement cinq ont été jadis traduits en francais, Zane Grey fait une nouvelle chevauchée vers nos contrées avec la publication d’un de ses plus célèbres romans, “Les Cavaliers des canyons”.
1. Parce qu’on entend parler de Zane Grey depuis très longtemps, sans avoir pu le lire
Zane Grey (1872-1939) est presque aussi présent dans les souvenirs des lectures d’enfance des auteurs américains que le sont Jules Verne (1828-1905) dans ceux des romanciers français, ou Karl May (1842-1912) dans ceux des allemands. Pourtant, comme Karl May, Zane Grey, très célèbre partout ailleurs, a été très peu traduit chez nous : cinq de ses romans seulement, sur la centaine qu’il a écrits – et encore le dernier était-il paru dans les années 1950. Depuis, plus rien ou presque.
Zane Grey, pourtant, c’est l’esprit western dans toute sa splendeur. Trop américain, par conséquent ? Pas sûr. A l’heure où cette littérature a conquis chez nous quelques modestes lettres de noblesse, avec les rééditions de grands classiques (Les Proies, de Thomas Cullinan, La Captive aux yeux clairs, de A.B. Guthrie, Le Tireur, de Glendon Swarthout) chez Rivages ou Gallmeister, et la création de la collection « L’Ouest, le vrai » dirigée par Bertrand Tavernier chez Actes Sud, il était temps d’éditer aussi Zane – celui qui, avec Louis L’Amour (1908-1988), tout aussi méprisé ici, est le grand best-seller du genre.
C’est chose faite à présent, avec un de ses titres les plus connus outre-Atlantique, Riders of the purple sage (1912), traduit par Les Cavaliers des canyons aux excellentes éditions du Sonneur. Un roman qui, entre 1918 et 1996, a inspiré pas moins de cinq films.
2. Parce que ce roman n’est pas qu’une suite de cavalcades
Les Cavaliers des canyons n’est pas un de ces romans de série comme ceux qu’éditait la collection « Western » des éditons du Masque dans les années 1970. Le roman se dintingue déjà par la taille, 500 pages ou presque, ensuite par sa construction : deux histoires parallèles qui mettent en scène des personnages distincts.
Il se distingue aussi et enfin par la présence de la nature et la façon dont elle colle aux personnages. Beaucoup mieux que d’autres, Zane Grey parvient à faire vibrer de concert les héros et le décor qui les entoure, et à rendre palpable l’influence de cet environnement sur les personnages. On est tout autant dans le nature writing que dans la succession de fusillades et d’attaques d’Indiens, trop souvent seules marques du genre.
3. Parce que la mine reste ouverte, et qu’on espère en voir extraites d’autres pépites
Zane Grey a donc signé une centaine de livres. C’est dire s’il y encore de quoi puiser dans cette manne. Si Les Cavaliers des canyons plaît aux lecteurs, les éditions du Sonneur envisageront de continuer la publication de ses œuvres. Quand on sait que Grey a inspiré aussi bien Victor Fleming et Tom Mix que Henry Hathaway et Fritz Lang, on l’espère vivement…
Librairie À la page (Vichy)
Deux romans, actuellement sur l'étal du libraire, s'offrent à nous faire découvrir l'Ouest américain et les Américains eux-mêmes.
Zane Grey (1872-1939) est un polygraphe, auteur de plus de romans que son éditeur n'en pouvait publier, auteur de livres pour enfants, d'ouvrages sur la pêche et sur le baseball qu'il pratiqua. Il travailla un temps avec Hollywood, la grande usine à rêves de la côte pacifique, après avoir abandonné sa profession de dentiste qui l'ennuyait aussi profondément qu'une dent creuse. Il se livra sans répit aux plaisirs de l'imagination quoi galope dans le grand décor, la grande scènerie américaine. Cliquetis et martellements de sabots, poursuites effrénées, rochers en équilibre instable, armes à feu luisantes, histoires de vachers et selles de cuir : Zane Grey passe pour l'inventeur du roman-western. Ses livres se vendirent à des centaines de milliers d'exemplaires. On s'amusera à comparer ces immensités, ces solitudes et ces galops dans lesquels Grey épanche ses angoisses, aux jardins clos de l'Europe, à ses praels (prés) grands comme des mouchoirs de poche, à ses lacs pareils à des confettis.
Tout autre est le projet de Gertrud Stein (1874-1946), contemporaine de Zane Grey, mais dont l'écriture " moderniste " s'écarte largement de la sienne, moins en quête d'imagination que d'incantation. Comme ici :
" Ces quatre femmes avec leurs maris et leurs enfants nés et à naître seront le sujet de l'histoire qui décrit l'ascension d'une famille. D'autres, personnes, d'autres dynasties, entreront dans leur vie au cours des années, les uns, de pauvres gens qui n'arrivèrent jamais à gagner leur pain, qui rêvèrent pendant que leurs voisins luttaient, et qui sombrèrent enfin, eux et leurs enfants ; d'autres qui peinèrent tant et si bien que leurs enfants, grâce à eux, connurent la grandeur. Tous ces gens-là et tous leurs enfants nous aideront à retracer l'histoire et l'ascension de notre famille. ".
Américains d'Amérique retrace l'histoire de l'installation outre-atlantique de la famille Dehning, de la famille Hersland, de Wilkliam Beckling, Pat Moore, Arthur Keller, Jacques Flint. Gertude Stein reconstitue " leur vie intérieure, et son mouvement, et sa durée, et ses relations avec l'extérieur, avec les autres êtres, avec chaque autre être " dans un XIXe siècle aussi tournoyant que le style de l'auteur.
" Lentement, chaque moment de la vie d'un être vient s'incorporer dans l'histoire générale de tous les êtres. "
Ce pourrait être la morale d'un roman entêtant.
ISBN : 9782373850635
ISBN ebook : 9782373850918
Collection : La Grande Collection
Domaine : Littérature étrangère, États-unis
Période : XIXe siècle
Pages : 496
Parution : 18 janvier 2018