Florence Dalmas, Dauphiné libéré
Quand le soleil descendra derrière les montagnes, quand cette belle journée de printemps arrivera à son terme, Socrate boira le verre de ciguë que lui tendra le bourreau et s’en ira alors de l’autre côté, celui des morts. Lui, le penseur, lui, le bavard, le philosophe qui semble toujours avoir réponse à tout ne conteste pas la sentence inique. Et ses amis lui en font la promesse : nul ne l’oubliera et le nom de Socrate brillera à jamais au firmament des grands hommes. Mais de ces belles promesses d’éternité, Xanthippe, la jeune épouse de Socrate n’en a que faire. C’est aujourd’hui qu’il faut sauver son mari, aujourd’hui que les Athéniens doivent sortir de leur mortelle torpeur et rendre enfin sa liberté à l’inestimable penseur. Et si personne n’a ce courage, Xanthippe la rebelle, Xanthippe dont le mauvais caractère est bien connu d e l’Agora au Pirée, Xanthippe, la jument de Socrate fera entendre sa voix. Pour dire sa douleur, pour crier à l’injustice, pour que lui soit rendu celui qui a si bien su l’aimer.
Il y a quelque chose de bouleversant et de magnifique dans ce portrait de femme. Dans sa douleur et sa colère, dans cette histoire d’amour du fond des âges…