Margarine

Causette

Quand il n’écrit pas de romans, Guillaume Lemiale est concierge et écrivain public à Paris. Son premier ouvrage, Margarine, vient de sortir, et c’est une belle surprise. D’ailleurs, cet auteur autodidacte a remporté le concours du premier roman organisé par le journal Le 1, dirigé par Éric Fottorino, qui en connaît un rayon côté littérature. Guillaume Lemiale nous surprend en bien avec son histoire aussi effrayante qu’émouvante, celle d’une vieille baronne parisienne d’origine tchèque qui, sur son lit de mort, se remémore son effroyable vie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s’est prostituée à Neveklov (République tchèque) un camp d’entraînement pour volontaires français engagés dans la Waffen SS. Jusqu’à tomber amoureuse de l’un d’eux. Un portrait de femme ambiguë, empêtrée dans sa soumission, amoureuse d’un salaud. Une anti-héroïne absolue, inspirée d’une histoire vraie, que Guillaume Lemiale parvient à rendre attachante, interrogeant au passage, avec un style ample et non dénué d’humour, la question du bien et du mal.

Librairie Mollat (Bordeaux)

Dans son hôtel particulier parisien, la baronne Tamara Wirth s’apprête à rendre l’âme. Veuve depuis longtemps, elle n’a connu le rang de baronne que grâce à son mariage avec Edgar Wirth, héritier d’une riche banque et d’un noble patronyme. Le gentil Paul s’est montré un mari pétri d’amour et de mollesse. Mais qu’importe, le cœur de Tamara fut depuis longtemps pris par un autre homme, une autre vie. Avant de devenir la respectable Baronne Wirth, Tamara n’était qu’une petite paysanne tchèque abusée par son oncle dans une misérable ferme. La Seconde Guerre mondiale bouleversant son monde déjà pourrissant, la toute jeune Tamara se retrouve fille de joie dans un quartier lugubre de Prague avant de devenir la prostituée attitrée d’un camp d’entrainement SS pour volontaires français. Son amour inconditionnel pour l’un d’entre aux va définir le reste de son existence et les conditions de sa survie pendant l’apocalypse de la Seconde Guerre mondiale.

De secrets inavouables en horribles aventures, les mémoires de la Baronne Wirth sont uniques. Celle que les soldats SS surnommeront « Margarine » en raison du tarif de la passe est une femme définie par des faiblesses terribles entre soumission et renoncement  malgré tout muées par une lucidité et une personnalité étonnantes. Un portrait singulier porté par une écriture flamboyante. Un incroyable premier roman.