Sophie Pujas, Le Point
Un écrivain sur le retour prend la route avec une jeune fille blonde nommée Palombine. Il est mélancolique, elle est spirituelle et moqueuse. Ils aiment les voies de traverse improbables, les festins improvisés et les bons vins. Ils discutent lentilles aussi bien que des ridicules du monde culturel. Mais la jeune fille existe-t-elle, ou n’est-elle qu’une jolie invention de l’écrivain pour tromper la solitude et trouver l’inspiration ? « Palombine que j’aimais, comme on aime un personnage, comme on aime l’irréel ; comme on aime ce qu’on espère et qui n’est point palpable – parce qu’on ne trouve à vivre, à vivre pleinement, d’une vie schizophrénique, que dans l’idéal et l’absolu. » Lionel-Édouard Martin explore en poète les chemins obscurs par lesquels naissent les livres. Érudit, il rend un hommage ludique à différents artistes, comme Léon-Paul Fargue, frère d’âme littéraire : « Il y a, chez Fargue, du dodu nourrisson, du bon gros bonhomme encore enfant dans l’âme, du goûteur d’excellent, du friand de mots, de l’épicurien bohème, tout le nécessaire pour se délivrer du masque. » Savoureuse et toujours inattendue, cette promenade dans les dédales de la création vaut le détour.