Anne-Marie Mitchell, La Marseillaise
Si les nostalgiques du cinéma burlesque veulent se payer du bon temps, alors nous les invitons à lire Dompter la bicyclette et autres déboires de Mark Twain. Traduit et préfacé par Emmanuel Malherbet, ce petit livre est un régal offert à ses lecteurs par le père de Tom Sawyer, qui avoue son impuissance à réduire à l’obéissance ce farouche « cheval de nickel ». Le conseil donné à la fin du récit résume son cauchemar d’équilibriste : « Procurez-vous une bicyclette. Vous ne le regretterez pas, si vous survivez. » Encore plus hilarant, son « dressage » de la machine à écrire (il fut le premier romancier à l’utiliser) — cette bête aussi capricieuse qu’une mégère non apprivoisée. Il la cèdera d’ailleurs à un autre écrivain, plutôt méfiant à l’égard des innovations. Et Twain de conclure, une fois de plus, avec humour : « Il l’a emporté chez lui : mon moral a alors commencé à se rétablir, mais lui n’a jamais recouvré le sien. »