Nathalie Peyrebonne, Le Canard enchaîné
Il parle « des hommes », enfin d’un homme ou, disons, d’un petit homme de 12-13 ans qui, peut-être, allez savoir, s’est appelé François Morel. Il parle aussi de ses copains, qui, « définitivement, irrémédiablement, douloureusement, secrètement, ont été amoureux d’Isabelle Samain » qui est en classe avec eux, qui prend le bus devant chez eux, mais dont ils ne savent pas grand-chose (« Que sait-on des déesses et des idoles ? »). Les petits amoureux souffrent (« Les hommes ont 13 ans depuis dix minutes et ne laisseront dire à personne que c’est le plus bel âge de la vie »), ne se laissent pas abattre, mais quand même.
Le lecteur se régale, dans ce court texte tout en délicatesse et en tendre ironie, sur les amours balbutiantes, de l’enfance qui s’achève et les regrets qui persistent (« Isabelle Samain représentera à jamais la contrée des regrets, des illusions perdues et du désordre amoureux »). Au fait, c’est aussi très drôle.