Jean-Michel Barrault, Lire
En 1852, Alexandre Dumas s’est réfugié à Bruxelles, fuyant Napoléon III et ses créanciers. Il y écrit quatre récits inspirés par des drames de la mer : l’un d’eux lui a été révélé lors de recherches qu’il effectue pour la biographie de lord Byron. Les trois autres proviennent des mémoires des survivants. Ces histoires vécues ont en commun d’êtres tragiques : les rescapés sont rares, et l’un d’eux s’est conduit en héros. Si Dumas n’est pas un marin, et si parfois sa documentation vacille, le lecteur n’en est pas moins captivé. Ainsi, dans le golfe de Gascogne, en pleine tempête, dans des conditions dantesques, six cents des huit cent dix-sept passagers du Kent, trois-mâts de la compagnie des Indes, en feu, seront recueillis par un petit brick surgi par miracle. La fougue de l’écrivain, son génie pour magnifier les exploits ou dénoncer les défaillances des capitaines ou des matelots font de chaque péripétie une épopée.