Martine Laval, Lectures buissonnières
Les Éditions du Sonneur ont le bonne idée d’éditer des morceaux choisis — on pourrait dire une compil — du journal de Jules Renard (tenu entre 1887 et 1910, année de sa mort). Quelques-unes de ses pensées douces-amères sur l’écriture, ses lectures. Jules Renard, écrivain fameux (vous savez bien, il a commis un Poil de carotte), mais aussi et surtout grand empêcheur de médire en rond. Le titre : Leçons d’écriture et de lecture. Je n’ai rien à ajouter à cela, tout est annoncé dans ce titre, mais je vous en donne, pour le plaisir, toujours pour le plaisir, des petits bouts, picorés, ici et là. Le régal.
« 1888. Février. Un mot si joli qu’on le voudrait avec des joues pour l’embrasser.
1890. 15 février. On entre dans un livre comme dans un wagon, avec des coups d’œil en arrière, des hésitations, l’ennui de changer de lieu et d’idées. Quel sera le voyage ? Quel sera ce livre ?
1891. 7 mars. Je ne lis rien, de peur de trouver des choses bien.
1893. 7 janvier. Lire toujours plus haut que ce qu’on écrit. » […] J’arrête. Je me sens capable de tout recopier ici ces Leçons d’écriture et de lecture. Trop facile… Peut-être un autre jour, je persévère — pour le plaisir…