Michel Gros Dumaine, Stécriture…
Saurais-je dire pourquoi me vient cette idée qui consiste à penser que Lionel-Edouard Martin avec Icare au labyrinthe travaille la langue comme le laboureur sa terre, que le lecteur y est convoqué comme une sorte d’arpète qui l’accompagne sur les territoires oubliés de la littérature ?
Cette phrase lame : Le monde, c’est la langue viendrait-elle faire caution d’un projet de renouvellement de l’usage des mots, d’une mise en œuvre des interstices de la langue par où s’engagerait la nécessité d’un meurtre au bénéfice de la littérature elle-même, du monde ?
C’est là que Palombine, géniale, à l’instar de l’analyste inculte par obligation, est venue occuper la place du mort, fiction de la fiction propice à la possibilité du style et du dit dans le dire de Lionel-Edouard Martin.
Palombine psychanalyste, sans divan, de la névrose des mots malgré la quête constante de leur improbable exactitude où s’acharne LioLio l’enfant perdu de Montmo.
– Mon mot, oui dites!
Et çà dit, çà s’accroche au souvenir, çà collectionne les lieux, les itinéraires comme un retour à une psychogéographie oubliée, çà rempli l’espace laissé vide par l’arbre mort et abattu, çà gronde la beauté du monde, çà dépèce le vivant, tripes et boyaux, çà rechigne au grand vide contemporain des arts et des lettres, çà mange, çà boit et çà s’achemine vers le meurtre de Palombine, l’analyste enfin déchet ou presque tant il reste à jamais des queux de transfert irrésolu dans la fiction analytique comme dans la fiction littéraire.
Que puis-je faire à présent ?
Rien. Partir.
Et mourir seul, dans l’indifférence.
Pour te rejoindre, et mes fantômes.
– Pour te rejoindre, et mes fantômes.