L’Express • Marianne Payot
On pourrait croire qu’il galèje, l’Anglais, ou pis, qu’il blasphème. C’est qu’il nous en raconte, des histoires abracadabrantes autour des us et coutumes de Noël, jusqu’à mettre en doute la date même de la naissance du Christ ou encore la provenance du père Noël. Pourtant, enquête menée et au regard de l’imposante bibliographie en fin d’ouvrage, il nous faut en convenir : Mark Forsyth est un gentleman des plus sérieux. Diplômé d’Oxford, étymologiste acclamé outre-Manche, il ravit ses concitoyens avec son blog The Illustrated Etymologicon, ses ouvrages décalés (Une brève histoire de l’ivresse, Incognita incognita…, etc.) et son humour à fleur de peau. Ici, on sourit à toutes les lignes. On commence donc par la date du 25 décembre, attestée, comme Forsyth le rappelle, par aucun des auteurs des Évangiles – « L’unique jour de naissance évoqué dans la Bible est celui du Pharaon, que celui-ci fête en faisant pendre un boulanger ». Une petite explication plus loin, on apprend que le choix de la date surgit pour la première fois dans un ouvrage appelé Le Chronographe en 354 ap. J.-C. Quant à l’arbre de Noël, il n’est à l’origine qu’un accessoire de théâtre, et sa tradition fut longtemps limitée au nord de la France et de l’Allemagne. Il est aussi question d’un certain Gerhard Lang, le premier à produire en masse des calendriers de l’Avent et à en fixer la date au 1er décembre ; de l’austère saint Nicolas de Myre, originaire de Turquie, qui « finit dans la peau d’un bonhomme jovial du pôle Nord », etc. C’est drôle, rafraîchissant et diablement instructif !