Au plus loin du tropique
Jean-Marie Dallet
Les cinq vieillards d’Au plus loin du tropique — Ma Pouta la mère maquerelle, Ah You le marchand chinois, Corentin le curé, Trinité le matelot unijambiste, Pétino le commandant — n’en finissent pas d’expier leurs crimes sur Parataito, un atoll perdu dont le nom signifie « paradis » en tahitien. Ils y vivotent, entre rêves et souvenirs, quand un cyclone jette à leur rivage un naufragé, Kerlan. Ces vieux accrochés à leur passé vont redonner vie au marin qui aspire à fuir le sien. Jusqu’au passage de la goélette de ravitaillement apportant les nouvelles de Papeete… Une fable sur la civilisation corruptrice et le désir de sauvagerie.
Depuis Les Antipodes, édité au Seuil en 1968 et préfacé par Marguerite Duras, Jean-Marie Dallet a écrit une quinzaine de romans publiés par les Éditions Robert Laffont, Lattès ou Plon : Gauguin ou l’Atelier du tropique (1976), Waterman bleu-noir (1978), Je, Gauguin (1981), Dieudonné Soleil, qui obtint la Bourse Goncourt du récit historique en 1983, Fin de partie au Sans-Soucis (1989), Veilleur où en est la vie ? (1994), Au Soleil des vivants (1998), Tentative de fuite (2000)… Ce Toulonnais d’origine bretonne a toujours « navigué » entre la Méditerranée, le Pacifique Sud et Paris.
Sylvain Tesson, Grands Reportages
On est emporté sur une île où survit une clique de personnages relégués pour des fautes commises dans le passé. […] Lorsqu’on referme le livre, il semble qu’une grosse lame de fond est passée et vous laisse aussi déplumé qu’un cocotier, un lendemain de cyclone. On est sonné.
François Cérésa, Le Figaro littéraire
Au plus loin du tropique est un tableau de Gauguin à l’ombre de Tahiti Jim et de Dieudonné Soleil.
Entre Cancer et Capricorne, le « millerien » Dallet se prend pour le baron des Marquises. […] Quoi qu’on en dise, il y a parfois un côté Coconuts chez Dallet, genre marxiste version Harpo. Nous sommes à Parataito, paradis en maori, dans le domaine de Pouta, entre gardénias et hibiscus, dans un boxon nettement plus avenant que ceux de Panama et de Colombie. Le gouverneur Pompador, qui n’est pas marquis, et le Chinois Ah You, qui donne envie de chanter Only You, évoquent le bénitier des dames. On se signe et on songe aux Marquises de Brel. Tout s’immobilise ?… Eh bien, non, car c’est écrit par force dix avec des lubricités de matelot, des silences de la mer, des ivresses de vieux crabes et de jeunes morues.
ISBN : 9782916136028
ISBN ebook : 9782373850055
Collection : La Grande Collection
Domaine : Littérature française
Période : XXIe siècle
Pages : 108
Parution : 1 novembre 2005