Dachenka
Karel Čapek
plus de 100 dessins de l’auteur
traduit du tchèque par Anna et Jacques Arnaudiès
Dachenka : « vertébré de l’ordre des carnivores coquins et canins, sous-ordre des endiablés, genre des fureteurs, famille des farceurs, variété des facétieux à oreilles noires ». Avec humour et tendresse, Karel Capek nous conte comment l’arrivée de cette petite boule de poils va changer le fil de son quotidien et de celui de son foyer. L’écrivain tchèque décide alors d’observer et d’étudier le développement de cette furie canine. Il la raconte, la décrit, la dessine et se mettra même au défi de parvenir à la photographier, allant jusqu’à lui inventer des contes afin qu’elle reste tranquille. Facéties, espiègleries et badineries s’enchaînent dans ce récit — prisé par plusieurs générations de lecteurs tchèques —, qui séduira aussi bien les petits que les grands.
Écrivain, journaliste, voyageur, photographe, et même jardinier, Karel Čapek (1890-1938) est une figure littéraire majeure de la première moitié du vingtième siècle. De sa pièce de théâtre RUR, à son récit Voyage vers le Nord, en passant par son précis L’Année du jardinier, Karel Čapek a développé une œuvre aux multiples aspects, toujours teintée d’un humour alerte.
Books
Au début, ce n’était qu’un « petit rien blanc », écrit Karel Čapek dans Dachenka. Sans yeux ni pattes. « Mais vu que cela avait une paire de mignonnes oreilles et, derrière, un bout de queue,…
Au début, ce n’était qu’un « petit rien blanc », écrit Karel Čapek dans Dachenka. Sans yeux ni pattes. « Mais vu que cela avait une paire de mignonnes oreilles et, derrière, un bout de queue, nous fûmes d’accord que c’était un petit chien. » Une petite chienne, en fait, qui deviendra l’idole de plusieurs générations de Tchèques, le livre paru en 1933 comptant toujours parmi les préférences des enfants. De « la vie d’un bébé chien », comme l’annonce le sous-titre, Čapek n’a omis aucun détail. Il décrit avec minutie, dessins à l’appui, comment ce fox-terrier apprend à regarder, à marcher, à jouer, à manger. Et il retranscrit les histoires qu’il faut lui raconter pour l’apaiser : sur la longueur de la queue, sur ses ancêtres, les dobermans, et surtout sur les hommes ; la « meute » dans laquelle, séparé de sa mère, il lui faudra bientôt s’intégrer.
« Čapek a écrit ce livre pour montrer que toute espèce vivante mérite notre attention, qu’il faut bien se comporter avec chacune et ne jamais faire souffrir », affirme le site Cesky Jazyk, en référence aux idéaux humanistes que Čapek défendit durant l’entre-deux-guerres en tant que philosophie, journaliste, romancier, dramaturge et dessinateur. Dans Dachenka, il se montre plutôt optimiste sur l’humanité. « À en croire certains animaux, l’homme serait méchant ; beaucoup d’hommes le disent aussi ; mais ne les crois pas, explique ainsi le narrateur à Dachenka. C’est seulement parmi les hommes que tu te sentiras chez toi. Avec les hommes, tu es liée par quelque chose de plus merveilleux et de plus subtil que le sang. Ce quelque chose, c’est la confiance et l’amour. »
Mais, sorti des contes pour enfants, c’est souvent le pessimisme qui l’emportait chez Čapek. Car l’écrivain s’alarmait des avancées spectaculaires de la technique et des nationalismes. Et si la civilisation finissait par étouffer toute trace d’humanité ? Les œuvres de science-fiction de Čapek, dystopiques et saturées d’humour noir, laissaient ainsi libre cours à sa phobie. L’issue est déjà quasiment fatale dans R.U.R (1920), la pièce de théâtre à l’origine de sa notoriété, puisqu’elle popularisa son invention du mot « robot », dérivé d’un radical slave signifiant « travail ». Ce texte, traduit et joué dans de nombreux pays, raconte la révolte de ces esclaves mécaniques contre des hommes dépassés par le progrès technique.
Même cauchemar dans le roman La Guerre des salamandres (1936) où, cette fois, ce sont des créatures sous-marines qui tentent de succéder à l’homme en mimant son comportement suicidaire, ce qui laissera au moins à l’humanité l’espoir de les voir s’entredétruire. Dans La Maladie blanche en revanche, pas de miracle final. Toute espérance est anéantie quand l’épidémie de nationalisme finit par triompher. La première représentation de la pièce et lieu en 1937. L’année suivante, les nazis envahissaient la Tchécoslovaquie. Karel Čapek, lui, n’a pas vu sa hantise se réaliser. Il est mort trois mois auparavant, à 48 ans.
Librairie Mollat (Bordeaux)
Certains d’entre vous connaissent déjà Karel Čapek, romancier tchèque de la première moitié du vingtième siècle, notamment grâce à L’année du jardinier, petit almanach étonnant disponible…
Certains d’entre vous connaissent déjà Karel Čapek, romancier tchèque de la première moitié du vingtième siècle, notamment grâce à L’année du jardinier, petit almanach étonnant disponible chez 10/18, ou grâce plus récemment à La Guerre des salamandres, que Kambourakis, tout nouvel éditeur de poche, a publié en 2012. Avec Dachenka, ou la vie d’un bébé chien, Karel Čapek nous confirme son vif intérêt pour tout ce qui a trait à la nature environnante, car après le jardin, puis les salamandres, c’est au tour du plus fidèle des animaux de compagnie de passer sous la plume de l’auteur.
Ce sont les Éditions du Sonneur qui viennent de faire paraître ce petit texte peu banal écrit à la gloire d’un jeune fox terrier. Avec beaucoup d’humour, une pointe de légèreté aussi, Karel Čapek décrit avec force de détails la vie d’une jeune chienne et toutes ses facéties, et révèle par la même occasion combien un maître peut s’avérer faible devant une telle petite boule de poils.
Le texte, accompagné d’illustrations originales de l’auteur, s’adresse aussi bien aux jeunes qu’aux moins jeunes, aux possesseurs de chiens comme aux autres. Et sachez que ce petit livre au charme si désuet ne pourra que mettre du baume au cœur des lecteurs !
ISBN : 9782916136608
Collection : Hors collection
Domaine : Littérature étrangère, République tchèque
Période : XXe siècle
Pages : 80
Parution : 20 mars 2013