Idées fixes, trop fixes
Arrigo Boito
Traduit de l’italien par Olivier Favier et Jacques Parsi • Postface d’Olivier Favier
Comme son frère Camillo, auteur de Senso, Arrigo Boito écrivit des nouvelles, sous l’influence d’Hoffmann et d’Edgar Poe. Des nombreux récits projetés, seuls quatre ont été retrouvés dans des revues diverses. Le Fou noir se présente comme une variation métaphorique sur le bien et le mal, à travers la description d’une fatale partie d’échecs entre un dandy blanc et un révolté noir. Le Poing fermé est une méditation sur le pouvoir de l’argent dans une Pologne à demi fantasmée. Iberia et Le Trapèze sont quant à elles inédites en français. La première se déroule dans une Espagne intemporelle, cadre de la destinée de deux enfants royaux. La seconde raconte les mémoires d’un vieux sage chinois : vendu comme esclave, le philosophe dévoile à son disciple son exil forcé au Pérou, où il eut à passer dix années de sa vie dans un cirque comme acrobate.
La renommée d’Arrigo Boito (1842-1918) est avant tout liée à la musique. Compositeur de Mefistofele et de Nerone, il écrivit pour Verdi les livrets des opéras Otello et Falstaff, tous deux d’après les œuvres de Shakespeare, et pour Ponchielli celui de La Gioconda, d’après Victor Hugo. Il fut par ailleurs l’un des chefs de file de la scapigliatura lombarde, sensibilité littéraire née avec l’unité italienne, en réaction au romantisme. Compositeur, librettiste, journaliste, polémiste, poète, Arrigo Boito fut l’un des principaux initiateurs de la littérature moderne italienne.
Frédéric Hébuterne, idFM
Frédéric Hébuterne, journaliste de la radio idFM, interviewe Olivier Favier à propos de la parution d’Idées fixes, trop fixes.
Delphine Durand, Lelitteraire.com
Rien de plus pénétrant, de plus démentiel, d'une enivrante et prestigieuse démence que ces quatre nouvelles écrites entre 1867 et 1874 qui témoignent de la science de l'arabesque d'Arrigo Boito enserrant de solides volumes. [...] Le Fou noir, en noir comme il sied, est un très bxrillant exercice en noir et blanc où éclatent les papillotements violents de la folie et de la mort. Quant au Poing fermé, c'est une misérable comédie humaine digne des eaux-fortes de Bresdin ou de James Ensor. Autre efflorescence bizarre, Le Trapèze, où l'aliénation qui règne absolue est parcourue d'une inquiétude onduleuse et froide, d'une luxure de décadence qui ne dit pas son nom. [...] Ibéria est une suite de visions merveilleuses. Un château magique et crépusculaire qui évoque les polyphonies wagnériennes (Lohengrin, Parsifal ou La Chevauchée), une princesse énigmatique et son cousin las de voluptés incestueuses assaillis de rêves sinistres. [...] Alliant les déformations linéaires, les bizarreries de nuances psychologiques, les récits publiés par les jeunes Éditions du Sonneur, dont les choix sont remarquables à divers points de vue, procèdent de l'hallucination psychique et de l'irréalité dans le réel, des désirs illuminés par le crépuscule fiévreux de l'inspiration noire.
ISBN : 9782916136073
ISBN ebook : 9782373850208
Collection : La Grande Collection
Domaine : Italie
Période : XIXe siècle
Pages : 224
Parution : 2 mai 2007