Le Pont d’Alexander
Willa Cather
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel Ouvrage traduit avec le concours du CNL • Inédit en français
Bartley Alexander est un ingénieur américain, bâtisseur de ponts. Puissant et au faîte de sa gloire, il est marié avec Winifred, belle et distinguée, avec laquelle il vit à Boston.
Lors d’un voyage d’affaires à Londres, il rencontre par hasard la première femme qu’il a aimée, Hilda Burgoyne, devenue une actrice de théâtre réputée. Alexander se retrouve alors écartelé, des deux côtés de Atlantique, entre sa femme, qui l’a toujours soutenu, et son amour d’antan, qui lui redonne la passion et l’énergie de sa jeunesse. Cependant qu’il est aux prises avec ce dilemme personnel, le pont de Morlock, son grand projet, est ralenti par des coupes budgétaires drastiques.
Des tentatives successives des deux amants pour se séparer à l’acharnement d’Alexander pour mener à bien le chantier magistral qui lui a été confié, Willa Cather met en parallèle deux débâcles qui se rejoindront dans un même drame.
Elliptique et sensible, le premier roman de l’écrivain américain Willa Cather parut en 1912. Intrigue dépouillée, narration procédant par bonds et par réminiscences, monologues intérieurs et conversations subtilement sapées par les sentiments : Le Pont d’Alexander annonce, sans conteste, l’un des sujets de prédilection de Willa Cather — la lutte entre les forces opposées qui nous habitent. Populaire en même temps qu’encensée par la critique, l’œuvre de Willa Cather (1873-1947) fut louée par William Faulkner et Sinclair Lewis. Ses romans les plus connus sont Pionniers !, Mon Ántonia, et L’Un des nôtres, pour lequel elle reçut le prix Pulitzer en 1923.
Mathieu Lindon, Libération
Le Pont d’Alexander, écrit en 1911, est le premier roman de Willa Cather (l’Américaine est née en 1873 et morte en 1947). Alexander est dans ce titre le nom d’un homme et non celui d’un lieu. «Ce n’est pas l’histoire d’un pont et de comment il a été construit, mais celle d’un homme qui construit des ponts», dit Willa Cather dans un entretien au New York Sun à la sortie du livre, en 1912 (on trouve ce texte dans Willa Cather in Person, paru à University of Nebraska Press, le Nebraska étant l’État dans les prairies duquel les parents de l’écrivain s’installèrent quand elle avait dix ans et qui allaient nourrir son œuvre). Le héros, toujours selon les mots de l’auteur, commence sa vie avec une « force païenne », « avec peu de respect pour autre chose que la jeunesse, le travail et le pouvoir ». Mais sa femme est dans un monde social plus délicat et il l’admire. Tant que l’énergie d’Alexander se déploie dans son travail, « tout va bien », « mais il court le risque de rencontrer de nouvelles émotions aussi bien que de nouveaux stimulants intellectuels ». Le roman est l’histoire de ces rencontres, l’exploration de ces terres inconnues d’Alexander où il lui faut pourtant bien se débrouiller tel un aventurier d’un nouveau genre.
[…] Le Pont d’Alexandre montre Willa Cather, romancière débutante, affronter un monde nouveau pour elle, devoir y faire face à des problèmes somme toute similaires à ceux que rencontre son héros — et y répondre, livre après livre, tout à fait différemment.
Jean-Pierre Longre, Haut et fort
Le Pont d’Alexander, dont le titre est à la fois reflet d’une réalité matérielle et symbole des émotions et incertitudes plus ou moins voilées du protagoniste, est un récit à la fois tout en délicatesse et tout en puissance, tout en fragilité et tout en force, comme le sont les personnages et comme l’est la destinée d’un homme qui ne peut échapper à sa dualité fondamentale. Publié en 1912, ce premier roman de Willa Cather (dont les Éditions du Sonneur ont déjà publié La Nièce de Flaubert) témoigne déjà d’une maîtrise parfaite de la faculté d’évocation des troubles de l’âme humaine.
ISBN : 9782916136530
Collection : La Grande Collection
Domaine : États-unis
Période : XXe siècle
Pages : 160
Parution : 10 octobre 2012