Les Drames de la mer
Alexandre Dumas
Préface de Benoît Heimermann
Publiés en 1852, lors de l’exil bruxellois d’Alexandre Dumas, Les Drames de la mer sont un recueil de nouvelles inspirées d’histoires maritimes véritables, toutes plus saisissantes les unes que les autres. « Le vent souffle fort dans Bontekoe, Le Capitaine Marion, La Junon et Le Kent. Au fil des pages, la houle s’obstine et la tempête menace. Sans parler de toutes ces soutes enflammées, radeaux en perdition ou cannibales affolants qui ajoutent encore à l’emphase. Autant d’ingrédients susceptibles d’estampiller une manière et d’accréditer un genre. Avec d’autant plus d’efficacité que les faits restitués sont réels, empruntés à l’histoire, constitutifs du grand livre des découvertes maritimes hollandaises, françaises et britanniques » écrit Benoît Heimermann dans sa préface.
Deux hommes, deux navires, quatre récits ayant pour cadre l’océan Indien, l’océan Pacifique ou, plus proche de nous, l’océan Atlantique. Des histoires au romantisme exalté et violent.
Alexandre Dumas (1802-1870) impressionne par une prodigieuse vitalité, que l’on retrouve tant dans sa vie que dans son œuvre (il écrivit des drames, des romans, de nombreux articles, rédigea ses mémoires, raconta ses voyages…). Ce père du romantisme français mit autant d’énergie à construire un théâtre, faire de la politique, voyager, fuir ses créanciers, qu’à constituer une œuvre monumentale.
Jean-Michel Barrault, Lire
En 1852, Alexandre Dumas s’est réfugié à Bruxelles, fuyant Napoléon III et ses créanciers. Il y écrit quatre récits inspirés par des drames de la mer : l’un d’eux lui a été révélé lors de recherches qu’il effectue pour la biographie de lord Byron. Les trois autres proviennent des mémoires des survivants. Ces histoires vécues ont en commun d’êtres tragiques : les rescapés sont rares, et l’un d’eux s’est conduit en héros. Si Dumas n’est pas un marin, et si parfois sa documentation vacille, le lecteur n’en est pas moins captivé. Ainsi, dans le golfe de Gascogne, en pleine tempête, dans des conditions dantesques, six cents des huit cent dix-sept passagers du Kent, trois-mâts de la compagnie des Indes, en feu, seront recueillis par un petit brick surgi par miracle. La fougue de l’écrivain, son génie pour magnifier les exploits ou dénoncer les défaillances des capitaines ou des matelots font de chaque péripétie une épopée.
Des classiques oubliés
On oublie souvent qu’Alexandre Dumas a connu des revers de fortune nombreux, l’obligeant même à se réfugier en 1852 à Bruxelles pour fuir Napoléon III et ses débiteurs. C’est à cette époque qu’il écrivit Les Drames de la mer, quatre récits inspirés de tragiques histoires maritimes. Dumas n’est pas un marin et la force de ce recueil puise ainsi dans la terreur qu’il éprouve face à ces forces inconnues. Malheureusement éclipsées par son exil à Bruxelles, ces nouvelles sont pourtant une œuvre importante où sa fougue et son génie pour magnifier les exploits s’enrichissent au contact du récit des naufrages qu’il a choisi de relater. Les passionnés de Dumas découvriront dans ces textes une facette inédite de l’auteur : sa fascination pour la mer et la sourde peur qu’il en éprouve. Se plonger dans chacune de ces quatre nouvelles et se sentir peu à peu emporté par les flots de son écriture est une habile manière de retrouver l’œuvre ébouriffante de ce monument de la littérature française.
ISBN : 9782916136059
Collection : La Grande Collection
Domaine : Littérature française
Période : XIXe siècle
Pages : 272
Parution : 2 novembre 2006